Quantcast
Channel: Forum S.E.T.I CRC: Recent Topics
Viewing all articles
Browse latest Browse all 193

F Meinsohn - Géomancie - par: Alnitak

$
0
0
Bonjour à tous,

Je souhaite vous entretenir d’un opuscule paru ces jours-ci et commis par notre frère et ami, Francis Meinsohn, bistrotier bien connu de certains buveurs, mais aussi contributeur régulier de ce forum du SETI Cénacle de la Rose-Croix : « Une Initiation à la Géomancie Cosmique ».

[Fichier attaché : Géomancie-FMeinsohn-Unenitiationàlagéomanciecosmique.jpg]

GEOMANCIE...

Ce petit bouquin -– 12x18 cm facile donc à garder sur soi -–, fascicule vite parcouru, mais dont l'usage peut prendre toute une vie, se veut, comme le suggère le titre du livre, initiation à une pratique simple de Géomancie. Mais pas n’importe quelle Géomancie, celle-ci se veut Cosmique et nous verrons bientôt pourquoi.

Pour Thérèse Charmasson[1], « la géomancie est une divination à base mathématique, qui vise à la connaissance du passé, du présent et de l'avenir, par l'interprétation de seize figures ».

On serait tenté de croire que la prédiction ou la divination, dans ce qu'elle insinue d'inéluctable, s'oppose au libre arbitre, concept éminemment rosicrucien auquel personnellement je suis particulièrement attaché. On en déduirait alors que dans ce cas tout est déjà écrit.

C’est peut être vrai si l'on s'en tient à une notion fataliste de la vie ou au nécessaritarisme. Et c'est en tout cas vrai si on laisse les événements défiler sans y intervenir de quelque façon, ce que Descartes appelle la liberté d'indifférence.

Mais la prédiction ou la divination via la géomancie c’est non pas prédire, au sens fataliste du terme, le futur, mais éclairer, baliser, indiquer une direction. Tout comme un GPS dans un véhicule vous donne la voie tracée, vous guide sans jamais pouvoir s’opposer à la direction que vous aurez choisie.

Pour Robert Fludd[2], rosicrucien célèbre s’il en est, l’âme est le fondement de la Géomancie, elle est son principe fondamental ; une conscience pure et nette, un corps et un esprit exempt de trouble sont indispensables au géomancien. Si la prédiction ne fonctionne pas, c’est qu’elle est mal pratiquée ou mal préparée.

Le mot « Géomancie » vient du grec "" : terre et "manteïa" : divination, ce qui signifie « divination par la terre ».

D'après Marc Le Gouard[3], « l'art divinatoire qui se cache derrière ce mot est bien plus ancien que ses racines grecques. On en trouve la trace dans la plupart des civilisations, prenant chaque fois une forme différente selon les pays et les cultures, mais toujours basée sur un même principe. La Géomancie est une pratique universelle à partir de points que l'on trace au sol. Elle est d'abord un jeu d'enfant, comme la marelle ».

Un jeu, du moins une certaine façon de jeu, c'est aussi à quoi nous invite Francis Meinsohn.

Si la Géomancie se perd dans la profondeur de l'Histoire, Robert Fludd fait remonter l’invention de ce qu’il nomme une science aux Arabes, aux Chaldéens et aux Egyptiens, faut-il y voir l’intérêt de notre ami Francis pour ces derniers dans l’élaboration de son essai ?

Thérèse Charmasson[4], nous précise qu'il faut attendre le XIIème siècle pour trouver les premiers traités en langue latine. Ils sont l'œuvre de traducteurs : L'Ars géomancie de Hugues de Santalla, le Si quis per artem geomanticam de Gérard de Crémone, le traité anonyme Estimaverunt Indi se présentent comme des traductions de traités arabes. Ces œuvres constituent les bases sur lesquelles se développera la géomancie au cours du moyen âge : l'essentiel de la technique géomantique y figure déjà.

D'autres ouvrages, peu, car la géomancie ne semble guère attirer les vocations, compléteront essentiellement la technique, voir par exemple : Eugène Caslant[5], Hadji Khamballah[6], Dom Néroman[7], et plus récemment, Alain Le Kern[8]. A ce propos, les noms des figures peuvent différer selon les auteurs et les époques. Francis Meinsohn a quant à lui utilisé les dénominations latines telles qu’on les trouve chez Robert Fludd.

Robert Fludd et Alain Le Kern nous entraînent vers un horizon plus ésotérique de cet "Art". C’est, entre les lignes, le message que je crois percevoir chez Francis Meinsohn.

Ce travail sur cette science si particulière, Francis Meinsohn en tant que rosicrucien est le second à ma connaissance à le mener. Son prédécesseur illustre n’est autre que Harvey Spencer Lewis qui s'est penché lui aussi sur le sujet et en a même fait l'une des toutes premières monographies à destination des membres du tout jeune Ordre Rosicrucien, la Cromaat E , publiée dès 1918 dans laquelle il développe une méthode spécifique et détaillée. Raymond Bernard, en 1984 publiera lui-aussi dans les « Lettres de Nulle Part » une méthode identique, mais celle-ci n’est autre que la traduction en français de la monographie de Lewis.

Avec sa dimension cosmique, le travail de Francis se positionne comme une approche simple débouchant sur un décodage de cette Cromaat E – et peut-être un peu plus – en utilisant cet outils formidable qu’est la méditation.

A ce propos, une coquille dans le livre indique Cromaat B là où il faut lire Cromaat E. Une simple erreur de frappe déjà réparée, mais si vous vous êtes jeté sur l’ouvrage, faites la correction.

...COSMIQUE

Le terme de Géomancie semble s’opposer à celui de cosmique. Comment une divination par la terre peut elle être cosmique ? Cette réponse, c’est Robert Fludd qui nous l’apporte dans son traité de Géomancie : « Le principe et l’origine de ces points faits par la main de l’homme est intérieur et à coup sûr d’essence intime, puisque le mouvement dérive de l’âme, son origine ». Robert Fludd précise que l’âme doit être calme et le corps doit lui obéir et regarder Dieu en priant du cœur, afin que la vérité apparaisse.

C’est aussi à cela que nous invite notre frère Francis en quelques courts chapitres qui parlent d’eux-mêmes et qui font écho chez les rosicruciens : « Apprendre à méditer », « Elever le taux vibratoire au quotidien », chercher une « sacralité indispensable ».
Une préparation psychique est donc nécessaire et Francis Meinsohn en propose une liste alphabétique amusante loin d’être, comme il l’écrit humblement, hors sujet.

La Géomancie Cosmique de l'auteur ne prétend pas seulement apprendre à construire des figures dans un but divinatoire, elle est aussi un appel à transcender la Géomancie, à se mettre au "diapason" cosmique en travaillant sur soi, pour s'élever vers de plus hauts sommets.

Une démarche rosicrucienne.

Cette Géomancie Cosmique de notre Frère et ami Francis Meinsohn me rappelle un autre oracle qu'il faudra un jour évoquer ici : L'Oracle de Force Astrale de la Fraternité des Polaires, car il s’agit là aussi de poser des questions et, par le biais d’un travail spirituel et mathématique, obtenir des réponses… mais c'est un autre sujet.

Ce petit livret vite pris en main permettra sans nul doute, et selon les mots de l’auteur, de conclure que : "Notre Géomancie se révélera alors comme une voie mystique et notre géomancie deviendra « cosmique »".

Je n’ai pas détaillé la méthode, je vous la laisse découvrir.

Pour ceux qui souhaiteraient obtenir cet opuscule :

Une Initiation à la Géomancien Cosmique par Francis Meinsohn

Je n’ai pas la prétention d’avoir épuisé le sujet et beaucoup, beaucoup reste à écrire, notamment l’existence de ce mystérieux manuscrit « Dictionnaire de géomancie et des Rosecroix » paru au XVIIIème siècle et accessible ici : gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9061386t?rk=21459;2, mais l’essentiel était de présenter un travail, qui, certainement, connaissant son auteur, fut un travail jubilatoire.

Fraternellement,
Guy
____________________________________

Notes

1. Thérèse Charmasson, Les premiers traités latins de géomancie. In: Cahiers de civilisation médiévale, 21e année (n°82), Avril- juin 1978. pp. 121-136)
2. Robert Fludd, Traité de Géomancie (De Geomantia), étude du macrocosme annotée et traduite par P.-V. Piobb, éditions Dangles, Paris, 1947. Extrait du traité Utriusque cosmi historia (1617-1624)
3. Marc Le Gouard, La Géomancie, in Le Monde Inconnu, H.S. n°1, Les Arts Divinatoires, p.68 et sq.
4. Thérèse Charmasson, op. cité
5. Eugène Caslant, Traité élémentaire de géomancie, Guy Trédaniel éditeur, 1935 – 1985
6. Hadji Khamballah, La géomancie traditionnelle, éditions Vega, 1947
7. Dom Néroman La Géomancie Retrouvée, éditions Sous Le Ciel, Paris, 1948
8. Alain Le Kern La géomancie, initiation et pratique, éditions Jeanne Laffitte, 1992

Viewing all articles
Browse latest Browse all 193

Trending Articles