Bonjour à tous,
Le 12 juillet sera l'anniversaire de la disparition en 1942 du Docteur René Allendy (1889-1942).
Oublié du plus grand nombre, il est pourtant un pionnier de la psychanalyse et, médecin et homéopathe, touche-à-tout, il s'intéressa aussi à l'ésotérisme et à l'occultisme. D'ailleurs sa thèse de médecine aura pour thème L’alchimie et la médecine.
Pour une biographie plus complète et documentée, vous pourrez lire un excellent article, intitulé « Les yeux d'Allendy » signé Eric Dussert à cette adresse-ci : Le Matricule des Anges : René Allendy
Un site qui par ailleurs mérite qu'on y consacre un peu de temps en flânerie culturelle. Nul doute que la balade sera profitable et, en cette période de congés, peut-être aurez-vous envie d'y consacrer un peu du temps de vos loisirs. Je gage que des découvertes intéressantes et littéraires vous attendent au tournant d'un article passionnant.
Pour en revenir à notre bon docteur, je vous propose un écrit d'une grande poésie paru en décembre 1937 dans la revue « Arts & Idées » bien dans la veine de notre champ de recherches, texte intitulé : « Le Symbole de la Rose ».
Tout un programme.
Fraternellement,
Guy
________________________________________________________
Le Symbole de la Rose
L'Orient nous a habitués à l'image du lotus pour symboliser la vie. On voit la fleur magnifique évoluer à travers les quatre éléments : la terre où elle plonge sa racine, l'eau qu'elle traverse, l'air où elle s'épanouit et le feu du soleil vers lequel elle se tourne. Et cette production du Quaternaire naturel, cette entité destinée à parcourir le cycle fermé des possibilités élémentaires, la vie incarne les propriétés arithmosophiques du nombre cinq car elle est l'agent actif qui émerge du cadre de la nature (l'impair émané du Quatre) et qui en assemble les essences, car elle est aussi doublement sexuée, se trouvant formée du premier impair (2) et du premier pair manifesté (3). La fleur de lotus, comme d'ailleurs presque toutes les fleurs des plantes dicotylédones, est bâtie sur le type quinaire. Par ailleurs, le trajet qu'elle suit dans sa croissance, germant dans la vase, grandissant dans l'eau, fleurissant à l'air, mûrissant au soleil, détachant la graine qui retournera à la vase pour recommencer le cycle, contient aussi des allusions à la génération et, peut-être, à la réincarnation.
En Occident, la rose a remplacé le lotus comme symbole de vie. Elle ne s'encadre pas aussi parfaitement parmi les images des quatre éléments, mais elle possède le parfum, la couleur et la beauté qui conviennent à la plus haute manifestation cosmique. Comme fleur, elle exprime la différenciation sexuelle et la reproduction qui sont les plus grands mystères de l'existence, en même temps que ses épines représentent un autre côté d'elle-même, la souffrance et la lutte.
De même que le lotus servait de siège aux divinités créatrices de l'Inde, la rose est devenue chez nous l'emblème de la grande vierge céleste, féconde de toutes les possibilités de la création. Sa signification s'est également étendue : de la rose blanche des initiés, signe de l'accès aux sublimes mystères selon la Kabbale, jusqu'à la rose rouge dont les prostituées garnissaient traditionnellement leur chevelure, la rose n'a jamais cessé de représenter l'amour aux manifestations multiples et diverses comme les aspects de la vie ; elle a toujours été l'agent d'union : union des corps, des âmes, des intelligences, union de la partie avec le tout.
C'est par l'amour que l'être résout l'antinomie crucifiante entre son moi individuel et son essence universelle, entre sa personnalité transitoire et son devenir éternel, entre sa forme et son essence ; c'est pourquoi la rose est devenue la fleur mystique et le signe de l'initiation. Elle n'est autre que cette quintessence de la vie, l'Eros platonicien qui, après avoir rapproché les corps dans l'incarnation, guide l'évolution ultérieure vers d'autres formes et vers l'absorption finale dans la conscience cosmique. Car la vie est tout entière évolution ; elle est un perpétuel devenir.
Au Livre des Figures de Nicolas Flamel, la rose figure l'accomplissement du grand-œuvre, le mouvement dialectique complet par lequel toutes les antinomies se résolvent finalement en l'unité. Dans le Roman de la Rose, elle désigne toutes les transformations de la nature, expressions de la vie et leur marche vers l'unité. La rose cache donc le suprême secret de l'Alchimie moniste et évolutionniste opposée au dualisme statique d'Aristote et à toutes les philosophies impérialistes. Jean de Meung n'était-il pas un disciple d'Hermès ?
Et dans le symbole de la Rose-Croix, la fleur de l'amour se place au centre de la machine statique qu'est le double axe des éléments pour résoudre, grâce aux mouvements évolutifs de la vie, les antagonismes fermés de la croix, image de domination, d'asservissement et d'esclavage sans issue.
La rose quinaire, c'est l'étoile à cinq branches des Maîtres, mais animée, parfumée et colorée, réalisant en elle-même l'accouplement et la fécondité, enfermant, pour tout dire, le grand arcane de la vie.
Le 12 juillet sera l'anniversaire de la disparition en 1942 du Docteur René Allendy (1889-1942).
Oublié du plus grand nombre, il est pourtant un pionnier de la psychanalyse et, médecin et homéopathe, touche-à-tout, il s'intéressa aussi à l'ésotérisme et à l'occultisme. D'ailleurs sa thèse de médecine aura pour thème L’alchimie et la médecine.
Pour une biographie plus complète et documentée, vous pourrez lire un excellent article, intitulé « Les yeux d'Allendy » signé Eric Dussert à cette adresse-ci : Le Matricule des Anges : René Allendy
Un site qui par ailleurs mérite qu'on y consacre un peu de temps en flânerie culturelle. Nul doute que la balade sera profitable et, en cette période de congés, peut-être aurez-vous envie d'y consacrer un peu du temps de vos loisirs. Je gage que des découvertes intéressantes et littéraires vous attendent au tournant d'un article passionnant.
Pour en revenir à notre bon docteur, je vous propose un écrit d'une grande poésie paru en décembre 1937 dans la revue « Arts & Idées » bien dans la veine de notre champ de recherches, texte intitulé : « Le Symbole de la Rose ».
Tout un programme.
Fraternellement,
Guy
________________________________________________________
Le Symbole de la Rose
L'Orient nous a habitués à l'image du lotus pour symboliser la vie. On voit la fleur magnifique évoluer à travers les quatre éléments : la terre où elle plonge sa racine, l'eau qu'elle traverse, l'air où elle s'épanouit et le feu du soleil vers lequel elle se tourne. Et cette production du Quaternaire naturel, cette entité destinée à parcourir le cycle fermé des possibilités élémentaires, la vie incarne les propriétés arithmosophiques du nombre cinq car elle est l'agent actif qui émerge du cadre de la nature (l'impair émané du Quatre) et qui en assemble les essences, car elle est aussi doublement sexuée, se trouvant formée du premier impair (2) et du premier pair manifesté (3). La fleur de lotus, comme d'ailleurs presque toutes les fleurs des plantes dicotylédones, est bâtie sur le type quinaire. Par ailleurs, le trajet qu'elle suit dans sa croissance, germant dans la vase, grandissant dans l'eau, fleurissant à l'air, mûrissant au soleil, détachant la graine qui retournera à la vase pour recommencer le cycle, contient aussi des allusions à la génération et, peut-être, à la réincarnation.
En Occident, la rose a remplacé le lotus comme symbole de vie. Elle ne s'encadre pas aussi parfaitement parmi les images des quatre éléments, mais elle possède le parfum, la couleur et la beauté qui conviennent à la plus haute manifestation cosmique. Comme fleur, elle exprime la différenciation sexuelle et la reproduction qui sont les plus grands mystères de l'existence, en même temps que ses épines représentent un autre côté d'elle-même, la souffrance et la lutte.
De même que le lotus servait de siège aux divinités créatrices de l'Inde, la rose est devenue chez nous l'emblème de la grande vierge céleste, féconde de toutes les possibilités de la création. Sa signification s'est également étendue : de la rose blanche des initiés, signe de l'accès aux sublimes mystères selon la Kabbale, jusqu'à la rose rouge dont les prostituées garnissaient traditionnellement leur chevelure, la rose n'a jamais cessé de représenter l'amour aux manifestations multiples et diverses comme les aspects de la vie ; elle a toujours été l'agent d'union : union des corps, des âmes, des intelligences, union de la partie avec le tout.
C'est par l'amour que l'être résout l'antinomie crucifiante entre son moi individuel et son essence universelle, entre sa personnalité transitoire et son devenir éternel, entre sa forme et son essence ; c'est pourquoi la rose est devenue la fleur mystique et le signe de l'initiation. Elle n'est autre que cette quintessence de la vie, l'Eros platonicien qui, après avoir rapproché les corps dans l'incarnation, guide l'évolution ultérieure vers d'autres formes et vers l'absorption finale dans la conscience cosmique. Car la vie est tout entière évolution ; elle est un perpétuel devenir.
Au Livre des Figures de Nicolas Flamel, la rose figure l'accomplissement du grand-œuvre, le mouvement dialectique complet par lequel toutes les antinomies se résolvent finalement en l'unité. Dans le Roman de la Rose, elle désigne toutes les transformations de la nature, expressions de la vie et leur marche vers l'unité. La rose cache donc le suprême secret de l'Alchimie moniste et évolutionniste opposée au dualisme statique d'Aristote et à toutes les philosophies impérialistes. Jean de Meung n'était-il pas un disciple d'Hermès ?
Et dans le symbole de la Rose-Croix, la fleur de l'amour se place au centre de la machine statique qu'est le double axe des éléments pour résoudre, grâce aux mouvements évolutifs de la vie, les antagonismes fermés de la croix, image de domination, d'asservissement et d'esclavage sans issue.
La rose quinaire, c'est l'étoile à cinq branches des Maîtres, mais animée, parfumée et colorée, réalisant en elle-même l'accouplement et la fécondité, enfermant, pour tout dire, le grand arcane de la vie.
[Fichier attaché : RenéAllendy.jpg]
Docteur René ALLENDY
Docteur René ALLENDY